C’est quoi cette histoire de hyppies? Alors que le Rêve Oméga est censé se dérouler en 2075 à Yumington, nos héros se retrouvent à partir de l’épisode 4 à #Tijuana dans les années 70…
C’est l’occasion pour moi de vous expliquer mon approche de l’écriture des séries. Car pour tout vous avouer, je n’avais pas anticipé, quand j’ai attaqué le Rêve Oméga, cette évolution de l’histoire.
Il y a je crois, 2 approches pour écrire des séries numériques.
La première est celle que je qualifie d’industrielle, sans mettre aucune connotation péjorative dans ce mot. J’entends par industrielle : organisée, planifiée, structurée. L’auteur va tout écrire et structurer avant de publier.
La seconde, celle que j’ai adoptée, je la nomme organique. Organique car vivante, voire mouvante, temps réel, instinctive, exploratoire.
Pour utiliser une image, je dirais que la méthode industrielle est à la méthode organique ce que l’affichiste est au grapheur des rues.
Quand j’attaque une nouvelle série, j’ai globalement le plan général de l’univers dans lequel je vais pénétrer. Un peu comme une image satellite. Je n’ai pas les détails. Je me les réserve pour plus tard. Vient alors le travail. On pénètre dans la jungle avec la pression des délais à tenir. Parce qu’écrire avec cette approche est une véritable aventure, sans aucun filet.
L’écriture est spontanée, instinctive. Les idées fusent. Vous découvrez votre univers comme vous découvririez de nouveaux paysages. Vous tombez parfois dans les pièges des passages qui ne vous conviennent pas (rebroussez chemin et choisissez en un autre), des impasses (rebroussez encore votre chemin, effacez, recommencez), vous croisez des personnages qui vous déplaise (tirez à vue et éliminez le) etc.
Bref, l’univers que vous explorez, c’est une terra presque incognita. Il est à la frontière de votre imagination et de votre inconscient. Il y a ainsi pas mal de mes terreurs dans le Rêve Oméga. J’y explore aussi pas mal de mes interrogations sur la notion de réalité (qu’est-ce que la réalité?) et sur la nature humaine (qu’est-ce qu’un être humain?).
Ecrire les séries de cette manière est une expérience aussi. A chaque fois une nouvelle expérience littéraire, une aventure incertaine.
C’est pour tout que j’aime ce que je nomme l’écriture organique. C’est parce que, comme son nom l’indique, on l’écrit avec ses tripes. C’est un grand saut dans le vide. A chaque fois. Chaque ligne est comme un pas de danse au bord du gouffre avec le risque assumé de se casser la gueule à tout instant.
Dans un prochain post, je vous parle de mon approche pour écrire les romans 🙂