Sans doute est-ce un travers de la langue, mais force est de constater que l’on assimile souvent « pourquoi » et « pour quoi ». Cette espace est pourtant fondamentale car elle nous interroge sur la finalité, sur l’intention et non sur la cause.
Pas clair?
Quelques exemples, très tendances.
Nos politiques nous parlent volontiers d’éducation et répondent à la question « pourquoi bien éduquer nos enfants? » par « parce que c’est un droit fondamental ». Ils n’ont pas tort, certes. Mais c’est un peu répondre par un « parce que point barre » à la question.
Il serait bien plus pertinent de s’interroger sur le « pour quoi de l’éducation », à savoir quelle est l’intention de l’éducation. « Pour quoi éduquer nos enfants? » Pour en faire des hommes et des femmes libres, autonomes, doués d’un esprit critique » (c’est mon point de vue, vous n’êtes pas obligés d’y adhérer, hein…)
Vous voyez la différence?
Autre exemple : le « pourquoi de l’économie » nous engage sur la voie de la rentabilité à tout prix et de la maximisation des profits. Un bonne injection de « pour quoi » dans le corps malade du tissu économique nous orienterait vers le bien-être de tous, y compris des salariés (non, non! On ne vous oubliera pas non plus chers actionnaires).
On peut dès lors poser ce « pour quoi » sur tous les thèmes qui nous sont chers.
« Pour quoi la liberté, l’égalité et la fraternité » par exemple. Quelles sont les intentions contenues dans cette devise que l’on tient, peut-être à tort, si facilement pour acquise. Où cela doit-il nous conduire? Quels sont les actions qui doivent en découler?
Tiens au fait, pour quoi est-ce que j’écris, moi?